Cassie S. Voldanivya

Je m'étais levée bien après l'heure à laquelle on servait le petit déjeuner; de toute façon il n'y aurait pas eu grand chose à manger. Mon estomac gargouilla bruyamment. Je m'étais douchée et avais enfilé une combishort motif hirondelle. J'aurais pu rester au lit en écoutant Foster the People ou regarder Skins sur la télé que j'avais emprunter à Perdido Beach. Mais ne rien faire, c'était capituler. Capituler devant la faim, devant mon ancienne bonne humeur transformée en un abattement que j'espèrais ne pas être perpétuel.
Bref. J'étais sortie de ma chambre en chantant "Pumped Up Kicks" et j'avais marché jusqu'au garde manger. Avec un peu de chance, j'y trouverai peut-être quelque chose pour calmer ma faim.
-"Allez, Cassie. Crois-y fort." murmurai-je.
J'entrai dans le garde-manger. La plupart des étagères étaient vides. Je regretai tout d'un coup les pizzas d'Antonio, le cuisinier italien. Il restait un peu de pain rassis; je l'observai, dubitative. Et j'en arrachai un bout, croquai dedans, manquant de m'exploser mes pauvres dents.
"Aïe !" me plaignis-je.
Le pain, était, comme vous l'aurez deviné, super dur. Je le mastiquai et sentis avec joie les gargouillements s'estomper.
Soudain, j'entendis quelqu'un se diriger vers le garde-manger; quelqu'un qui avait sûrement aussi faim que moi.